Cette maladie est principalement liée à l’installation progressive d’une résistance de l’organisme à l’action de l’insuline, l’hormone qui fait baisser le taux de sucre dans le sang et qui est naturellement secrétée par le pancréas.
Épuisement progressif du pancréas
Pour contrer cette insulinorésistance, votre pancréas va se mettre en « surrégime », pour produire plus d’insuline. Et il va s’épuiser au fil du temps. Après quelques années ou décennies de diabète, il a souvent perdu une bonne partie de sa capacité à produire de l’insuline. C’est à ce moment-là que les traitements antidiabétiques1, couplés aux mesures hygiénodiététiques, ne suffisent plus à eux seuls à équilibrer la glycémie. Il devient alors nécessaire de suppléer l’action du pancréas devenu défaillant, en administrant des injections d’insuline.
Échéance difficile à prévoir
L’insulinorequérance2 est une étape difficile à prévoir dans le temps. Elle est liée à l’épuisement des capacités pancréatiques et donc le plus souvent à l’ancienneté du diabète. Ceci dit, comme de nombreux diabètes sont décelés après des années d’évolution silencieuse, elle peut survenir peu après un diagnostic tardif de la maladie... Mais, de plus, d’autres circonstances peuvent contribuer à accélérer sa survenue. Ainsi, un déséquilibre chronique du diabète épuise plus vite le pancréas. Il en va de même avec tous les facteurs contribuant à accentuer l’insulinorésistance : l’obésité, la sédentarité ou une hygiène alimentaire inadaptée.
Par ailleurs, des événements de santé aigus, déséquilibrant brutalement le diabète, peuvent nécessiter un recours transitoire ou durable à l’insuline : infections aiguës, maladies cancéreuses et certains traitements pour d’autres maladies (NDLR. : voir Le diabète cortico- induit, équilibre 340).
Le passage à l’insuline s’impose aussi pour les femmes diabétiques quand elles envisagent d’avoir un enfant. Les traitements anti- diabétiques oraux sont en effet contre-indiqués avec la grossesse, et l’insuline leur sera prescrite dès le début de ce projet et jusqu’à la naissance de l’enfant.
Traitement efficace
De nombreux patients appréhendent le passage à l’insuline. Il est important de souligner que c’est le traitement le plus efficace pour normaliser la glycémie. Des millions de personnes diabétiques de type 1 sont ainsi traitées dès le début de la maladie3 et cela leur sauve la vie. Certes, c’est plus contraignant que les ADO4 : il faut pratiquer une ou plusieurs injections quotidiennes, et apprendre à adapter les doses d’insuline en fonction de ses repas et de ses activités quotidiennes (activité physique).
L’éducation thérapeutique permet d’accompagner le patient dans cette étape délicate.
Que retenir
Lorsque la personne diabétique accepte de s’approprier le traitement, elle y voit un réel bénéfice au quotidien :
À court terme, une amélioration de la qualité de vie en corrigeant les multiples symptômes de l’hyperglycémie chronique (fatigue, douleurs, infections diverses à répétition, perte musculaire)
À plus long terme, la limitation des risques de complications de la maladie.
1 Destinés à lutter contre l’insulinorésistance et à stimuler la production naturelle d’insuline.
2 Stade du diabète où un apport extérieur d’insuline est nécessaire pour contrôler la glycémie.
3 Parfois dès les premiers mois de vie.
4 Antidiabétiques oraux
Source :
Equilibre septembre-octobre 2021, Numéro 343
En savoir plus :
Diabète de type 2 : le passage à l'insuline, une épreuve ?