Je m’appelle Stéphanie, j’ai 44 ans et je viens de « fêter » mes 32 ans de diabète de type1...J’avais 12 ans, j’étais très fatiguée, je m’endormais en classe, je demandais à sortir 2 ou 3 fois par heure pour aller boire... J’avais beaucoup maigri, mais j’étais tellement heureuse d’avoir perdu du poids sans rien faire ! Et puis un samedi matin, je n’arrivais pas à me lever tellement j’étais fatiguée, j’avais des nausées et ma vue était trouble. Mon médecin de famille est venu à domicile, m’a envoyée faire une prise de sang et à 14h, elle nous a demandé de venir en urgence à son cabinet. Résultats des examens : 5.65 g de glycémie, 5 croix de glucose et 4 croix d’acétone dans les urines. Le coup de massue pour moi et surtout pour mes parents. Direction l'hôpital pour enfants : 3 semaines d’hospitalisation, d’apprentissage et de gestion de la maladie. Des jours « avec », beaucoup de jours « sans » au début.
Retour à la maison et on essaie d’adapter sa maladie avec sa vie de collégienne, d’adolescente. Puis l’âge adulte, le monde du travail où l’on veut cacher ses problèmes de santé au maximum mais la maladie nous rattrape de temps en temps...Puis l’envie d’un enfant, difficultés pour l’avoir, difficultés pendant la grossesse, difficultés pour le mettre au monde...J’ai dû m’arrêter à 1! Ras-le-bol, impression d’injustice, difficultés dans beaucoup de domaines et en même temps, je suis vivante, j’ai mes 2 jambes, mes yeux, un cœur qui bat, un fils de 8 ans formidable, un mari, une famille, des amis. Il y a tellement de gens plus malheureux et malades que moi ! Donc on vit avec sa maladie, on gère au mieux et comme on peut, on profite au maximum des bons moments et la recherche à ce jour nous permet de vivre de mieux en mieux avec notre diabète. Maladie invisible, insidieuse mais qui nous permet cependant à ce jour de vivre le plus normalement possible. Voilà mon ressenti actuellement, après 3 décennies...Profitons tous de la vie sans l’oublier (notre diabète) mais en essayant de l’adapter à notre quotidien....