« Bonjour, c’est le laboratoire, je vous appelle car nous avons trouvé de l’acétone à 8 et un taux de glycémie élevé à 2.32, vous êtes attendu à l’hôpital à 15h au 4ème étage pour une hospitalisation de minimum 4 jours ». J’étais en train de prendre un café en terrasse avec une copine. Voilà comment j’ai rencontré mon nouveau compagnon de vie (le diabète de type 1) surnommé depuis par mes amis et ma famille « Didi ».
Didi était bien là avant, il s’est d’abord manifesté par une soif intense, uriner toutes les 30 minutes, une fatigue inexplicable, l’apparition d’une myopie, une envie de sucre bizarre et une perte de poids. 14h50 : 4ème étage de l’hôpital, je rencontre une infirmière qui me dit de patienter. Je m’assoie avec mon conjoint et mon sac à mes pieds. On essaye de dédramatiser la situation mais nous étions deux à ne pas savoir où j’allais.
15h00 : je rentre dans la chambre et la première perfusion est posée dans le pli de mon bras gauche…C’est parti pour 48h sans arrêt. Et là l’infirmière m’annonce « pas de douche car on ne doit pas enlever la perfusion » , super. Quand on m’a annoncé que j’étais diabétique de type 1 la première émotion que j’ai eu est la peur car j’étais restée sur l’idée que je n’allais plus pouvoir manger ce que j’aime, plus pouvoir manger du sucre, me priver de mes envies etc...C’était une série de questions que je me posais sans avoir de réponses…et l’une des premières questions que j’ai posée au médecin a été « Est-ce que je peux avoir des enfants ? » Après la peur j’ai eu la sensation d’incompréhension totale « pourquoi moi ? pourquoi maintenant ? qu’est ce que j’ai fait ? ». Toutes ces questions étaient dû au fait que j’ai toujours fait du sport, je ne fume pas, je bois peu, j’ai toujours mangé équilibré et surtout que je suis de nature à manger peu de sucre.
Mes premières nuits à l’hôpital m’ont fait connaitre de grosses hypoglycémies car les doses étaient trop fortes, des piqures au bout des doigts désagréables toutes les deux heures (de jour comme de nuit), puis espacées de quatre heures, l’incompréhension des résultats : « Vous êtes à 1.25 , 1.08, 1.50 », tant de variations et d’informations que je m’y perdais. J’avais cette sensation d’être un lionceau dans un cirque. Les jours passaient et le temps a fait que j’ai été rassurée car on m’a tellement donner d’informations que je me suis dit que c’était juste une question d’hygiène. Je vais devoir prendre soin de moi et de ma santé car je n’ai pas le choix. Mais j’ai surtout eu un choix « que Didi soit mon ami ou mon ennemi », j’ai évidemment choisi qu’il deviendrait mon ami. Mon ami car si je ne le respecte pas il se retournera contre moi. J’ai décidé de voir le « bon coté de cette pathologie » même si c’est dur. Il vaut mieux rester positif même quand il y a des moments plus difficiles que d’autres.
Aujourd’hui je suis très bien suivie et bien stabilisée, je ne me prive de rien. Quand une hypoglycémie apparait, je ne panique pas, j’essaye de trouver la cause de cette chute qui est généralement un mauvais dosage de mon insuline. Tout comme l’apparition d’une hyperglycémie qui se font rares mais qui me font un peu plus peur. Après je dois avouer que la seule chose qui me manque c’est la spontanéité de manger à mes envies sans penser au calcul que je dois faire pour la dose d’insuline. Si je dois trouver un " avantage " à ce qu’il m'est arrivé, c’est que j’ai appris à m’écouter et surtout à écouter mon corps.