Le jour des analyses je suis complètement épuisée et essoufflée et le verdict tombe. Mon père me conduit aux urgences. Je passe 2 semaines à l'hôpital. Je reprends du poids et j'apprivoise cette maladie. Ça a l'air facile. Ça nous rapproche avec mon père, il est très présent la première année.
Et puis je grandis, adolescente, les relations avec mon père se détériorent. Les glycémies deviennent comme des résultats scolaires. Ça devient insupportable. Pour calmer les tensions, mon père me laisse me débrouiller avec le diabète [...] Un autre mois d'octobre, les résultats de mon fond de l'oeil sont mauvais : rétinopathie ! Je suis bouleversée mais je vois toujours clair alors je continue comme avant. Le diabète ne se voit pas.
Un jour, je fais part à ma diabétologue de mon envie de tomber enceinte. Elle décide alors de me passer sous pompe. Je passe 1 semaine à l'hopital, j'écris une lettre au diabète [...]
Et depuis deux ans je revis, c'est à dire que j'accepte d'être diabétique, j'accepte de passer ma vie avec lui. Ma pompe est là pour me le rappeler, comme une alliance ! Mon " homme " m'appelle sa femme bionique, il n'a aucun problème avec ça. Il me soutient, il m'aide et est très présent. Je suis passée d'une hémoglobine à 10,5 à 6 et je me maintiens ainsi depuis 2 ans! La rétinopathie naissante a disparu grâce à mon bon équilibre.
Ce petit témoignage juste pour dire que ça fait 15 ans, et que pendant 13 ans, j'ai cru que jamais je n'y arriverais. Il est indispensable d'être soutenu par ses proches. Il est important pour les proches de ne pas juger les moments difficiles d'un diabétique car tant qu'on ne l'est pas, on ne sait pas ce que c'est. Il est important d'accepter cette maladie, d'accepter de vivre avec et surtout de ne pas se décourager quand ça ne va pas...
Photo d'illustration
Crédit photo: © JackF - Fotolia.com