Les idées reçues sur les effets positifs du tabac
Les vertus prêtées à la cigarette ou au tabac en général (antistress, coupe-faim, aide à la concentration…, voire des vertus sur le diabète lui-même à en croire certains !) sont autant de préjugés qui méconnaissent les réels dangers du tabac. Ce sont ces mêmes stéréotypes qui pèsent sur la motivation des candidats à l’arrêt, en particulier sur les personnes diabétiques pour lesquelles ces contraintes psychologiques et alimentaires sont légitimement plus fortes.
Les “avantages et plaisirs” de la cigarette reposent sur une illusion que le phénomène de la dépendance trahit. Derrière la cigarette libératrice, qui “fait du bien”, se cache un maître de plus en plus exigeant. L’effet calmant de la cigarette n’est que partiel et ponctuel. Ce n’est pas le tabac qui empêche de stresser ou de grossir. C’est lui qui empêche petit à petit le fumeur dépendant de reprendre le contrôle sur son stress, son alimentation, son sommeil… en lui faisant croire —comme tout produit addictif— qu’il est la seule alternative possible. C’est un cercle vicieux dont il est difficile de sortir : l’arrêt du tabac semble impossible et les rechutes possiblement nombreuses.
Pourtant, derrière ce sombre tableau, on trouve à la fois des solutions efficaces pour arrêter de fumer et surtout, un mieux-être, pas seulement pour la santé mais pour le quotidien de la personne atteinte de diabète : une amélioration immédiate du souffle, un sommeil et une alimentation de meilleure qualité et un stress diminué. S’ajoutent aussi des avantages qui sont tout autres ou en sont les corollaires : activité physique plus aisée ou retrouvée, meilleur goût des aliments, nervosité et déprime en baisse, concentration plus élevée ...
L’association tabac-diabète : les liaisons dangereuses
Il n'y a pas plus de fumeurs chez les personnes diabétiques que dans le reste de la population. Pourtant, des raisons évidentes devraient inciter les personnes atteintes de diabète à ne pas fumer. Les chiffres et les statistiques des effets du tabac sur la santé, à l’échelle mondiale ou nationale, sont implacables et alarmants et plus encore pour les personnes atteintes de diabète.
La tabagisme, chez les personnes atteintes de diabète :
- est la première cause de mortalité
- augmente le risque d’atteintes au niveau des petits et des gros vaisseaux sanguins (complications micro - et microangiopathiques)*
- a un impact sur l’équilibre glycémique,
- favorise le diabète gestationnel.
* “ Par exemple, les fumeurs diabétiques ont sept à huit fois plus de risques de développer une artérite des membres inférieurs. Et aujourd’hui, les patients qui courent un risque d’amputation sont principalement fumeurs.” Professeur Altman, diabétologue.
Le tabac : cause et facteur d’apparition du diabète
Sans être une cause unique, le tabagisme actif ou passif serait une des causes possibles et donc un facteur d’apparition du diabète selon les études épidémiologiques. Il favoriserait le développement du diabète de type 2 chez les femmes comme chez les hommes. Le tabagisme actif augmenterait le risque de 37% à 44% de développer un diabète de type 2*.
Le tabac augmente le risque d’avoir du diabète
En moyenne, le risque de développer un diabète de type 2 est de deux à trois fois plus élevé que chez les non-fumeurs, et le risque est bien sûr proportionnel au nombre de cigarettes consommées par jour. Plus vous fumez, plus votre risque augmente. En cause : le tabac qui accroît le risque d’intolérance au glucose et de perte de sensibilité à l’insuline.
L’arrêt du tabac diminue le risque de diabète
À l’inverse, l’arrêt du tabac montre une courbe de risque en diminution progressive en fonction du nombre d’années sans tabac. Et plus l’arrêt est précoce, plus la diminution du risque est importante. Arrêter de fumer pendant de nombreuses années consécutives (entre 5 à 20 ans suivant les études et les profils) ramènerait même le risque à un niveau comparable à celui des non-fumeurs. Un encouragement à ne pas commencer à fumer, surtout s’il y a des personnes atteintes de diabète dans votre famille, et à arrêter pour ceux qui auraient déjà commencé. Autre intérêt majeur : arrêter de fumer n’augmente pas les risques de développer un diabète à moyen et long terme, et ce, malgré une prise de poids.
Besoin d'aide pour arrêter de fumer ?
Des solutions et des outils existent pour vous accompagner dans votre démarche d’arrêt du tabac. Le site www.tabac-info-service.fr vous apporte des conseils pratiques sur les méthodes d’arrêt du tabac, des témoignages et des astuces pour ne pas craquer. Vous pouvez également bénéficier d’un suivi téléphonique en contactant des tabacologues au 39 89.
Pour identifier les tabacologues ou structures de tabacologie, consultez l’annuaire de la Société Française de Tabacologie : http://societe-francophone-de-tabacologie.org/annuaire.php
Sources
Le Quotidien du médecin (4 juin 2012), article : Tabac et diabète de type 2, Surveiller la glycémie après le sevrage
*Diabète et Obésité (mars-avril 2019, vol.14, numéro 123) : Diabète et tabagisme-Liaisons dangereuses
BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire) du 8 novembre 2022