C'est avec plaisir que nous vous publions le témoignage de Nathalie Paccot, présidente de l'AFD 60 et patiente experte à la Fédération Française des Diabétiques, qui nous partage son expérience en IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). Un grand merci à elle pour ce témoignage !
" On connaît les différents rôles du patient expert, aidé et formé par la Fédération Française des Diabétiques.
- Son rôle dans les programmes d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) avec les professionnels de santé
- Son rôle dans les programmes « Elan solidaire » en dehors de l’hôpital
- Sa capacité à animer les « cafés-diabète »
- Son rôle d’écoute et de soutien sur la plateforme « Ecoute Solidaire »
- Son témoignage en écoles, instituts, universités …
Pourtant de nouvelles compétences existent bien. C’est ce que j’ai vécu en juin de cette année : l’innovation dans l’évaluation des étudiants en soins infirmiers.
L’expérience et la confiance des cadres formateurs en Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) m’a permis d’être jury pour une unité d’enseignement en soins éducatifs et préventifs pour des étudiants de deuxième année.
L’évaluation portait sur la réalisation d’un ETP ; les étudiants par groupe de sept, écrivaient un dossier de 10 pages, présentant un ETP d’une maladie chronique précise, en respectant la méthodologie des quatre étapes de l’ETP : diagnostic, contrat d’objectifs, actions d’éducation, évaluation. Puis une vidéo de 30 minutes mettait en scène le scénario avec deux étudiants dans le rôle d’infirmières et un étudiant dans le rôle du patient. J’ai donc eu 17 dossiers à co-évaluer (les cadres formateurs faisaient de leur côté leur évaluation avec la même grille) ; l’addition de nos notes respectives donnait une moyenne définitive. Il y avait des dossiers concernant le diabète de type 1 et 2, enfants, adultes et des dossiers sur l’obésité et sa prévention.
Les points sur lesquels j’ai été attentive étaient sur la perception des étudiants de la représentation, du vécu et des attentes exprimés par le patient ; mais aussi qu’ils repèrent chez le patient sa capacité à apprendre en fonction du niveau cognitif de ce dernier afin de personnaliser le contrat éducatif.
Ainsi, certains groupes d’étudiants répondaient aux critères de l’évaluation avec des actions sur le savoir-faire et le savoir être du patient ; mais d’autres moins, priorisant les connaissances de la maladie à inculquer au patient et peu d’actions sur le savoir-faire.
Cette expérience montre qu’un patient expert est apte et reconnu pour son expertise et comme acteur de santé. Cette posture d’évaluateur permet de vérifier ce que retiennent les futurs professionnels de santé au regard de leurs cours et de leurs stages face à la maladie chronique.
Ceci fait valoir l’importance de la relation soignant-soigné où chacun détient un savoir propre, de fait complémentaire, et qui n’est pas uniquement un point de vue médical et technologique mais qui est aussi un point de vue humaniste.
C’est la volonté des centres de formation avant-gardistes de coconstruire un partenariat pour la qualité des soins où chacun à ses compétences respectives.
Espérons que les professionnels s’engageront davantage dans ces partenariats où nos valeurs se rejoignent : innovation, humanisme, qualité, proximité."