Les habitudes alimentaires des français passées au crible
L’Anses a rendu public les résultats de sa troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française INCA 3 (Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 ).
Plus de 5800 personnes (adultes et enfants) ont participé à cette enquête en 2014 et en 2015.
Les résultats montrent que :
- Les hommes ont une alimentation plus riche (fromages, viandes, charcuterie, pommes de terre ...), que les femmes. Celles-ci privilégient le plus souvent les produits laitiers, les compotes, la volaille et les soupes.
- Les Français consomment de plus en plus de produits transformés, trop salés et pauvres en fibres.
- Certaines pratiques de consommation sont plus à risques : consommation de viande et de poisson crus, conservation des aliments à des températures inadaptées, dépassements fréquents des dates limites de consommation.
- La sédentarité est en constante augmentation depuis les 7 dernières années pour une grande majorité des Français, notamment à cause du temps passé devant les écrans. En 2014-2015, 13% des enfants (jusqu’à 17 ans) et 34% des adultes de 18 à 79 ans sont en surpoids, 4 et 17% sont respectivement obèses.
Des disparités sociodémographiques déterminantes
L’étude CREDOC publiée en juillet 2017 rejoint les résultats de l’Anses :
- Les comportements alimentaires diffèrent selon l’âge, le sexe, le niveau d’étude et la région. Les personnes dont le niveau d’étude est élevé (supérieur ou égale à Bac + 4) consomment plus de fruits et deux fois moins de sodas, tandis que les enfants dont les parents sont sans diplôme consomment moins de 2 portions par jour de fruits et légumes. Le Nord de la France est davantage concerné.
- La méconnaissance des repères du PNNS accentuent également ces disparités. « Les adolescents de 11 à 17 ans sont plus nombreux que les adultes à connaître les repères sur les fruits et légumes (74% vs 59%), sur les produits laitiers (38% vs 22%), et sur les féculents (10% vs 7%). A l’inverse, les adultes sont plus nombreux à connaître les repères sur le poisson (36% vs 29%) et sur l’activité physique (71% vs 31%). »
Des solutions à trouver pour les acteurs de la filière agricole
Dans un contexte de crise de la filière agricole et en vue de sa réorganisation, le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation a lancé le 20 juillet dernier les états généraux de l’alimentation. Lors de cette journée de concertation, les différents acteurs de la filière ont pu exposer leurs positions.
Les objectifs de ces consultations :
• Assurer un revenu décent à tous les acteurs de la filière
• Privilégier les circuits courts afin de réduire les prix de vente
• Garantir une alimentation de meilleure qualité à des prix abordables pour les consommateurs
• Retrouver la compétitivité de la filière agricole française à l’échelle européenne et mondiale.
En parallèle, le ministère a mis en place une plateforme participative ouverte pour la consultation publique afin d’identifier les difficultés, les causes et les solutions possibles. En octobre, le Président de la république interviendra pour la conclusion de ses Etats généraux.
https://www.egalimentation.gouv.fr/
Sources : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), INCA 3 : Evolution des habitudes et modes de consommation, de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition,12/07/2017
Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC), Fruits et légumes : les Français suivent de moins en moins la recommandation, juillet 2017
Le Monde, Etats généraux de l'alimentation : " Il faut en finir avec le dogme du prix bas ", 19/07/2017
Equilibre, n° 315 Janvier-Février 2017