Claude Chaumeil a 64 ans, et la vitalité d’un homme qui ne cesse d’avancer. Il est présent aujourd’hui, pour nous parler de son parcours, de son engagement associatif et de l’Association des Diabétiques d’Île-de-France qu’il préside.
Un diabète atypique, une histoire singulière
À la fin de l’adolescence, Claude travaille dans le bâtiment, avant de se tourner vers l’automobile. Il y travaille en tant que vendeur et évolue rapidement vers le statut de directeur adjoint de la concession automobile. Un parcours professionnel épanoui, qui basculera dans les années 2000, où il voit sa vie réduite à néant. Il traverse une période compliquée et sombre peu à peu dans les addictions. Il suit des cures, mais Claude perd tout : « J’ai perdu mon boulot, ma femme et mes enfants, je suis reparti à zéro, et pour ainsi dire avec un diabète en plus. » Diagnostiqué en 2001 à l’âge de 41 ans, d’un diabète de type 2, il est d’abord traité par mesures hygiéno-diététiques et par traitement oral. Mais il devient très rapidement « insulino-requérant 1 », il se fait hospitaliser et suivre par un diabétologue. Aujourd’hui, il est traité par pompe à insuline. C’est à cette même période que Claude découvre la Fédération Française des Diabétiques.
« La Fédé, je l’ai connue au hasard d’un cul de bus »
L’engagement associatif a toujours été important chez cet homme sympathique et chaleureux, dont le parcours de vie n’a rien de banal. Plus jeune, il s’engage auprès des Scouts de France, dans la volonté d’accompagner les jeunes, et de s’intéresser à « l’éducation populaire ». Puis, son expérience le pousse à rejoindre l’association des Narcotiques anonymes, sur le terrain et à la gouvernance de l’association. L’engagement associatif s’avère être « une planche salutaire », pour Claude, qui y découvre l’entraide entre pairs, l’entraide de groupe : « C’est le groupe qui m’a sorti de mes problématiques ». Pour lui, le collectif est une aide sans équivalent, nécessaire, lorsque la vie ne nous sourit plus. Il ressent rapidement le besoin de rencontrer d’autres personnes atteintes d’un diabète.
C’est en 2006, au hasard de l’arrière d’un bus, présentant une affiche du Salon du Diabète organisé par la Fédération Française des Diabétiques, que Claude découvre l’association. Il s’y rend, écoute quelques conférences, fait le tour des stands. À partir de ce moment, il apporte régulièrement son aide au sein de la Fédération, notamment pour l’organisation des salons. En 2009, Claude est présent au Salon du Diabète à Paris-La Défense, et crée l’Association des Diabétiques du 92 (AFD-92). Le diabète lui permet de se retrouver investi d’un nouvel élan, d’un intérêt nouveau, dans une période où tout était à reconstruire pour lui. Il reste encore quelques années aux Narcotiques anonymes, avant de s’investir pleinement au sein de la Fédération.
« La vie, c’est comme une bicyclette, pour garder l’équilibre il faut continuer à avancer. » Einstein.
Claude l’avoue, il pense être « hyperactif », et nous voulons bien le croire ! Il déclare : « Au bout d’un moment je peux avoir tendance à penser que je m’encroûte un peu, et j’ai besoin d’aller ! ». C’est sans doute cet enthousiasme permanent, qui le pousse à accomplir de grandes choses.
Claude remonte ses lunettes sur son front, tasse de café en main, et nous explique son parcours au sein de la Fédération :
Régionalement, « L’AFD-92 (Hauts de Seine), que je présidais, était en quelque sorte une émanation, une continuité de l’AFD-75, alors nous avons fusionné les deux associations. » En 2017, l’AFD-92 se fond dans l’AFD-75 dont il prend la présidence. De fil en aiguille, le département de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94), rejoignent l’AFD-75. En 2018, Claude propose de renommer l’AFD-75 en AFD Île-de-France (AFD-IDF). Aujourd’hui il est donc président et trésorier de l’Association des Diabétiques d’Île-de-France.
Nationalement, il entre en 2015 au conseil d’administration. Son quotidien est rythmé par des réunions mensuelles avec le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins ainsi qu’avec la Haute Autorité de santé. Malgré ses multiples casquettes, Claude ne cesse de décrocher le téléphone de l’AFD-IDF, 2 à 3 fois par jour, pour les patients recherchant du soutien et une oreille attentive. Il ne cesse de transmettre, de prospecter afin de faire connaître la Fédération, parce que pour lui : « Tout commence par là ; se faire connaître, agir puis essayer d’avancer ». Une phrase qu’il dévoile comme un état d’esprit. Avancer revient pour lui comme un leitmotiv qui semble avoir été salvateur, à bien des égards.
L’AFD Île-de-France, une association vivante, que Claude invite à rejoindre
Actuellement, Claude et la quinzaine de bénévoles réguliers de l’AFD-IDF, réfléchissent à trois projets pour l’association, en 2025 : un programme d’éducation thérapeutique pour les patients, un programme d’activité physique, en commençant par de la marche, mais dans le désir de vouloir développer d’autres activités par la suite et enfin, l’organisation d’ateliers de cuisine. Claude déclare que l’association aimerait également avoir un véhicule itinérant, pour aller au plus près des personnes les plus isolées. Et lorsque nous lui demandons, ce qu’il dirait à une personne hésitant à s’engager, il nous répond « venez ! ». Alors si vous aussi, vous souhaitez vous engager, n’hésitez pas à contacter votre asso locale. Claude nous quitte avec son sourire jovial, et la détermination sincère d’un homme qui malgré la difficulté, n’a cessé d’avancer.
1 Recours à l’insuline lorsque le traitement oral n’est plus suffisant
Si vous recherchez du soutien, n’hésitez pas à découvrir les services de la Fédération en cliquant ici ;
Si vous souhaitez vous engager et devenir bénévole : contactez votre asso locale ou trouvez une mission bénévole.