Pompes à insuline, applications sur smartphone pour contrôler sa glycémie, interfaces numériques pour prendre des rendez-vous médicaux plus facilement, etc. Vous l’avez sans doute constaté : ces nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans votre quotidien avec le diabète. Leur développement s’est accéléré ces dernières années, que ce soit pour la gestion du traitement, en prévention ou dans les parcours de soins. Malheureusement, certaines personnes ne parviennent pas à les utiliser, et ce qui aurait dû être un bénéfice pour tous pour la prise en charge de leur pathologie devient un facteur d’inégalité d’accès aux soins. Une attention particulière doit ainsi être portée à l’accessibilité en termes de coût et d’usage notamment, pour être sûr que le bénéfice se fasse pour le plus grand nombre, et sans accroitre les inégalités sociales de santé.
Les attentes vis-à-vis des nouvelles technologies, entre espoirs et appréhensions
Pour les personnes atteintes de diabète, la plupart de ces technologies améliorent le quotidien en les aidant à mieux gérer leur maladie. Par exemple, si vous utilisez une pompe à insuline, vous avez sans doute pu constater une diminution de votre charge mentale.
Bien sûr, ces technologies ne sont pas sans risques et chaque nouveau dispositif doit faire l’objet d’une analyse détaillée pour vérifier son accessibilité, ses apports en situation réelle et les éventuels désagréments qui peuvent résulter de son utilisation. De plus, les émotions et le ressenti des patients doivent également être pris en compte. La confiance dans le progrès peut susciter chez certaines personnes l’espoir de pouvoir un jour guérir du diabète, ou du moins de pouvoir vivre comme si la maladie n’existait pas.
Mais comme dans tous les domaines de nos vies, les nouvelles technologies médicales peuvent aussi provoquer des craintes, en lien avec les transformations en cours du monde de la santé. Ainsi, l’une des principales appréhensions des patients est le risque d’une déshumanisation des soins, où toutes les interactions sociales seraient remplacées par des machines, des écrans ou des algorithmes. Cette appréhension est particulièrement présente chez les personnes qui sont déjà en situation d’isolement et pour qui un acte de soin réalisé par un professionnel ou par un proche est synonyme de lien social.
Pour une technologie au service de l’humain
Bien heureusement, les technologies ne se valent pas toutes et ne vont pas toutes dans le même sens d’un monde toujours plus mécanisé et déshumanisé. Certaines innovations sont bien pensées et lorsqu’elles sont utilisées de manière appropriée, elles permettent au contraire de renforcer le lien social et d’aller vers un système de soins plus humain. C’est ce qui a été mis en évidence par une étude récente sur un dispositif de télésuivi utilisé pour mesurer la glycémie. Grâce à un algorithme, le patient reçoit des recommandations personnalisées pour doser son insuline et un suivi est réalisé à distance par une équipe soignante. Ce système a permis aux soignants et aux patients de moins discuter du contrôle de la glycémie et davantage des émotions et du vécu au quotidien de la personne avec son diabète, de l’impact sur les proches, etc.
Pour en savoir plus sur cette étude, retrouvez l’article du Diabète LAB :
Télémédecine : quand le télésuivi est susceptible de transformer la relation de soin
L’intelligence artificielle promet de révolutionner le domaine médical et la télémédecine semble s’imposer au niveau politique comme une réponse à la problématique des déserts médicaux. Dans ce contexte, la Fédération Française des Diabétiques plaide pour des avancées technologiques et organisationnelles qui promeuvent et favorisent une médecine plus humaine. L’innovation doit rendre possible et favoriser le lien social, améliorer le quotidien des personnes atteintes de maladies chroniques et de leurs proches et les aider dans leur cheminement avec la maladie.