Une méta-analyse très claire sur près de 130 000 personnes
Des scientifiques de Londres, Glasgow, Cambridge et d’autres instituts britanniques, ont analysé les résultats de vingt études récentes comparables d’au moins 1000 individus, pour arriver à un total de 129 170 personnes sans diabète au départ interrogées sur une moyenne de 4,2 ans. Les résultats sont clairs : la prise de statines pour réduire le taux de cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol) n’augmente le risque de développer un diabète de type 2 que de 12% et augmente le poids de 250 à 330g. Mais combien de personnes protégées d'un risque cardio-vasculaire mortel depuis l’arrivée des statines en 1987 ?
Les statines : trop bénéfiques pour être arrêtées
En diminuant le cholestérol, les statines réduisent le nombre d'accidents cardio-vasculaires. Selon le Dr Gérard Waeber, professeur au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (Suisse) « une réduction modérée de 1mmol/L de la fraction LDL-cholestérol permet une prévention de 14% de la mortalité sur 4 ans en prévention secondaire. (…) La survenue d’un éventuel diabète est certes certainement fâcheuse, mais n’est pas comparable à celle d’un accident vasculaire potentiellement mortel. »
Dans le cas des statines, le rapport bénéfice/risque est clairement en leur faveur. Selon le professeur Waeber, il ne faut pas tirer de conclusions alarmistes : « À ce stade, les statines ont certainement sauvé beaucoup de vies avec relativement peu d’effets secondaires. (…) Toutefois, il s’agit d’un débat en partie émotionnel et je le regrette ».
Sources : The Lancet. 24 Sept 2014 : S0140-6736(14)61183-1
HMG-coenzyme A reductase inhibition, type 2 diabetes, and bodyweight: evidence from genetic analysis and randomised trials.
Swerdlow DI
Forum Medical Suisse 2012 ; 12(27-28) : 548
Waeber, G.
Auteur : Loïc Leroux