Édouard Philippe indique : il faut « assurer la continuité de la vie de la nation » avec un déconfinement progressif qui aura deux objectifs : rétablir la capacité d’accueil des hôpitaux, et maîtriser la circulation du virus. Le plan de déconfinement, dont le principe dominant est de « préserver la santé des Français » est actuellement en cours d’élaboration et sera présenté fin avril 2020.
Le Premier ministre souligne très clairement : « À partir du 11 mai, ce ne sera pas, et pas avant longtemps, la vie d’avant le confinement. »
Il a évoqué la question qui préoccupe beaucoup de Français : « Les écoles n'ouvriront pas partout le 11 mai », certains établissements pourraient rouvrir dans des zones géographiques où il y a eu peu de cas. Il pourrait y avoir également des roulements avec des élèves une semaine sur deux. Il a précisé que « 5 à 10 % des élèves » n’ont pas accès aux outils numériques d’éducation et se retrouvent isolés, ce qui représente « un grave danger pour la nation ».
Au sujet des transports, le port du masque sera probablement rendu obligatoire. Edouard Philippe a encouragé les entreprises à poursuivre le télétravail de leurs salariés au maximum et pour celles pour lesquelles le télétravail n’est pas envisageable, le port du masque sera recommandé voire obligatoire.
Concernant les voyages, vacances et cérémonies, il donne peu de détail mais indique qu’il faut rester raisonnable. Les voyages à l’étranger semblent peu appropriés dans ce contexte pour plusieurs raisons : « le transport aérien ne pourra pas reprendre rapidement » et « les conditions d’entrée sur le territoire seront exigeantes."
Pour les commerces, ni les cafés, ni les restaurants ne pourront rouvrir « dans un premier temps ». D’autres le pourront, en respectant les gestes barrières et la distanciation sociale (entrée limitée avec gels hydroalcoolique…)
Une intensification des tests
Olivier Véran a annoncé une intensification progressive des tests. Il a rappelé la différence entre les tests viraux diagnostiques qui indiquent si l'on est malade au moment du test et les tests sérologiques qui indiquent si on l'a été, en présence de certains anticorps. Il précise que « L'objectif est d'atteindre 500.000 tests par semaine au 11 mai. » Cependant, de nombreux tests sérologiques ne sont pas fiables. Pour lui, tant que ces interrogations ne sont pas levées, il ne peut y avoir de déploiement massif des tests sérologiques. Les tests virologiques seront plus nombreux et une politique d'isolement plus systématique est prévue à partir du 11 mai : « Si vous êtes testés positif, vous aurez le choix entre un confinement à domicile et un autre lieu comme une chambre d'hôtel pendant une durée déterminée ». Il évoque aussi l’application Stop Covid (application visant à tracer les personnes positives au COVID-19 et avertir les personnes qui seraient entrées en contact avec elles via leur smartphone), qui sera utilisée mais sur la base du volontariat. Il est exclu pour Olivier Véran d’obliger les personnes âgées à rester confinées.
Aujourd’hui, « la population n’est pas immunisée ». Un vaccin ne sera probablement pas disponible avant le milieu de l’année prochaine.
Beaucoup plus de masques disponibles
Le nombre de masques a largement augmenté : « Nous allons déstocker 5 millions de masques supplémentaires cette semaine pour un certain nombre de professionnels de santé comme les aides à domicile ou les manipulateurs radio » a précisé la ministre des solidarités et de la santé. La généralisation du port des masques devrait d’abord se faire pour les soignants et les malades avant qu’ils ne soient progressivement distribués dans les commerces. Un droit de visite limité et encadré sera autorisé pour les proches des personnes en EHPAD ou dans les centres de handicap dès cette semaine avec les protections nécessaires (gestes barrière, masques).
Au niveau de la recherche
Florence Ader, infectiologue à l’hôpital de la Croix Rousse-de Lyon, coordinatrice de l’essai Discovery, a donné des informations sur les recherches en cours, 860 essais actuellement dans le monde, dont 30 en France. Les produits testés n’étant pas été conçus initialement pour cibler ce virus, elle précise " qu’ils ne seront probablement pas des médicaments miracles " et que de multiples inconnues autour du COVID-19 subsistent encore. Pourquoi les hommes sont-ils davantage touchés que les femmes ? Comment prévenir la gravité ? Comment les enfants sont-ils touchés ? La maladie est-elle immunisante ou est-il possible de retomber malade ?
« Le Graal, c’est de trouver un ou des vaccins. Il y a des tas de vaccins à l’étude dans le monde, notamment à l’Institut Pasteur, où des essais sur l’homme seront faits dès cet été. » Dans l’attente, ce sont les gestes barrières qui doivent et qui devront être respectés par chacun d’entre nous.